Zona

Le reconnaître et le comprendre

Le zona est une maladie dermatologique d’origine virale comme l’herpès. Il peut être discret ou parfois très violent avec des douleurs pouvant persister des mois et même des années.

Pour le soigner efficacement il faut le reconnaitre le plus tôt possible, car plus le traitement est précoce et plus le risque de douleurs persistantes est faible.

Cette fiche vous permettra de mieux comprendre cette maladie et en faire rapidement le diagnostic.

La varicelle, le premier contact avec le virus

Le zona est lié à un herpesviridae, le HHV3, qui est un « cousin » proche des HHV1 et HHV2 responsables des lésions herpétiques.

Les mécanismes physiopathologiques de cette infection sont donc proches de ceux de l’herpès.

Il faut d’abord une primo-infection, un premier contact avec le virus. Dans le cas présent, il s’agit de la varicelle. Cette maladie qui touche surtout les enfants est causée par ce premier contact avec le HHV3. 

Pour aller plus loin, reportez-vous aux fiches :
Fatigue et baisse immunitaire : et le revoilà !

Après une varicelle, comme c’est le cas dans l’herpès, le HHV3 peut rester caché dans notre organisme au niveau de ganglions nerveux pour éventuellement ressortir un jour, sous forme de zona, si les circonstances lui sont « favorables ».

En effet, le zona, encore plus que l’herpès, ne peut apparaître que si le système immunitaire est très affaibli. On l’observe souvent en cas de traitement immunosuppresseur comme une chimiothérapie, mais aussi au décours de très grandes fatigues ou de très grands stress. 

On peut aussi voir un zona apparaître à cause d’une autre maladie infectieuse ou simplement à cause de l’âge et d’une baisse de l’immunité qui en découle.

Nous vous rappelons aussi que la varicelle est très contagieuse si une personne en contact avec le malade ne l’a jamais faite. Mais inversement, cette maladie immunisante ne peut pas s’attraper 2 fois. De la même façon, un zona n’est contagieux que pour une personne n’ayant jamais fait une varicelle. Cela veut dire qu’un malade présentant un zona peut transmettre le virus à un enfant qui fera alors… une varicelle ! On ne peut donc pas transmettre un zona à son entourage et, de la même façon, quand on fait un zona, cela ne provient pas d’un contact avec un malade.

Plus étendu et bien plus douloureux que l’herpès cutané

Nous évoquerons ici uniquement le zona « cutané », mais comme pour l’herpès, il existe des zonas ophtalmiques qui sont potentiellement graves et nécessitent une consultation médicale en urgence. 

Un zona peut « sortir » un peu n’importe où dans l’organisme, exactement comme les boutons de la varicelle.

De la même façon que pour l’herpès, le virus HHV3 appelé aussi « VZ » pour « varicelle-zona » se cache dans un ganglion sensitif, ce qui implique que le zona ressorte sur une zone précise, au niveau de l’émergence du nerf à la peau. Et le fait qu’il soit lié à un nerf sensitif explique les douleurs qui peuvent apparaitre, qui sont de type « névralgiques ».

La différence avec l’herpès, c’est que le zona peut être beaucoup plus étendu. Il apparaît sur un « métamère », c’est-à-dire sur toute la zone cutanée dépendante du nerf sensitif qui héberge le virus. Cela veut dire aussi que le zona sera toujours UNILATÉRAL. Cette localisation caractéristique permet aussi d’en faire le diagnostic. Si des boutons apparaissent des 2 côtés du corps alors ce n’est surement pas un zona.

Les symptômes du zona sont donc :

L’évolution locale est semblable à l’herpès :

Des douleurs persistantes

Contrairement à l’herpès, les douleurs peuvent rester, même après la cicatrisation complète. On parle alors de douleurs ou névralgies « post-zostériennes ». Elles peuvent durer quelques semaines à quelques mois, mais dans certains cas, on observe des douleurs 1 ou 2 ans après le zona. 

Évidemment, petit à petit, elles sont moins fortes et moins fréquentes, mais les patients décrivent des brûlures, des sensations de déchirure ou de décharge électrique.

Ces douleurs peuvent être très invalidantes, gêner le sommeil et doivent parfois être traitées par des antalgiques puissants.

Il n’y a pas d’études claires pouvant expliquer pourquoi certaines personnes guérissent sans douleur alors que d’autres présenteront des douleurs post-zostériennes pendant des mois. Mais l’impression est que, plus un zona sort franchement, moins il donne de douleurs. Plus il se guérit vite, moins il sera source de complications et de douleurs.

C’est ce qui explique la prise en charge énergique décrite dans la fiche « prise en charge du ZONA » . Un zona doit être bien traité pour réduire au maximum le risque de douleurs post-zostériennes qui peuvent être très handicapantes pour le patient.

Comme pour l’herpès, le zona ne nécessite aucun examen complémentaire pour en faire le diagnostic. Les symptômes cliniques sont la plupart du temps suffisants. On peut se faire piéger les premiers jours quand il existe des douleurs et pas encore d’éruption ou que cette dernière ne s’accompagne pas de douleurs franches au début.

Heureusement, tous les zonas ne sont pas « violents » et certains ne dureront pas. Cela dépend probablement du terrain immunitaire du patient. D’où l’importance aussi d’envisager des approches de prévention au niveau du système immunitaire si on pense être fragiles.

Reportez-vous aux fiches correspondantes.

Pour aller plus loin, reportez-vous aux fiches :

Ces conseils n’ont pas vocation à remplacer une consultation médicale. Ils peuvent vous aider à mieux dialoguer avec votre médecin afin de faciliter le diagnostic et les choix thérapeutiques.

 Ils peuvent éventuellement vous permettre d’attendre le rendez-vous avec votre médecin si les délais sont un peu longs.