LES HÉMORROÏDES
Des petites boules bien pénibles
Prise en Charge Intégrative
Il faut différencier le traitement de la crise du traitement préventif qu’on peut aussi appeler traitement de fond. Ils font globalement appel aux mêmes remèdes, mais pas aux mêmes doses.
Cette fiche est consacrée à la prise en charge intégrative de la crise hémorroïdaire.
Dans la majorité des cas cette prise en charge est suffisante. En cas de doute sur une thrombose hémorroïdaire importante (voir la fiche LES HÉMORROÏDES – GÉNÉRALITÉS et DIAGNOSTIC) il sera nécessaire de consulter le médecin. Dans de rares cas, il faudra inciser la veine hémorroïdaire si elle présente un gros thrombus inflammatoire.
Mais nous avons eu l’occasion de traiter souvent des hémorroïdes thrombosées qui ont pu être soignées sans intervention. Pour autant, il est important que le médecin puisse évaluer la situation.
Dans tous les autres cas, voici notre protocole de base
1/ favoriser des selles plus molles
Ou en tout cas pas trop dures par l’utilisation de mucilages comme le psyllium, de chlorophylle magnésienne au coucher et de conseils diététiques pour améliorer le transit. On peut aussi utiliser des probiotiques. Reportez-vous aux fiches sur la constipation pour plus de détails.
2/ agir localement
Notre préférence va vers une pommade qui nous parait vraiment supérieure aux autres : le QUANTAROIDE de Phytoquant : 1 application 2 à 4 fois par jour suivant les besoins. (ne vous inquiétez pas si les premières applications donnent une petite sensation d’irritation).
Pour plus d’informations sur tous les traitements par voie locale, reportez-vous à la fiche correspondante (réservée aux adhérents)
3/ Des veinotoniques à bonne dose
On peut utiliser un des nombreux veinotoniques en pharmacie en fonction de vos habitudes, mais en doublant, voire en triplant la dose pendant quelques jours. Comme nous préférons les produits naturels et sans excipients inutiles, nous proposons volontiers aux patients des produits provenant de laboratoires de compléments alimentaires ou de phytothérapie.
Les plantes les plus utilisées sont :
- Le Marron d’Inde
- Le Mélilot
- La vigne rouge
Il ne faut pas hésiter à doubler la posologie proposée pendant quelques jours.
Exemple de prescription : Phytomance MELILOT – MARRON D‘INDE : 2 gélules 3 fois par jour pendant 4 à 6 jours puis 2 matin et soir jusqu’à guérison complète.
4/ Un traitement homéopathique bien ciblé.
L’homéopathie peut être très efficace lors d’une poussée hémorroïdaire aiguë à condition de prendre le ou les remèdes spécifiques des symptômes et de leurs modalités. Nous associons toujours l’homéopathie à la phytothérapie dans ces situations. Voici les principaux remèdes que vous choisirez en fonction de vos symptômes. Prendre 3 granules 3 à 4 fois par jour de chaque remède spécifique de votre cas.
- Aesculus hippocastanum 4CH – C’est le marron d’Inde en basse dilution. Certains homéopathes préfèreront utiliser ce remède que la plante en gélules. C’est le remède des grosses hémorroïdes rouges et qui saignent peu. Elles sont aggravées par la chaleur et la station debout et améliorée par le froid. Il peut y avoir une congestion pelvienne avec douleurs lombaires ou sacro-iliaques. C’est aussi un remède de varices.
- Hamamélis 4CH : C’est une autre plante utilisée ici en basse dilution. En homéopathie c’est un remède de varices et d’hémorroïdes avec sensation de congestion et de meurtrissures donnant l’impression que la veine va éclater. Elles sont aggravées par le toucher et les secousses. C’est aussi un remède d’ecchymose au moindre contact et d’épistaxis.
- Paeonia 5CH – C’est un remède spécifique de la zone anorectale. Les hémorroïdes sont douloureuses, aggravées à la défécation. La douleur peut persister longtemps avec sensation d’élancement de piqure comme avec des échardes. Elles peuvent se compliquer de fissures.
- Ratanhia 4CH – C’est le remède des hémorroïdes des constipés qui peuvent se compliquer de fissures douloureuses. Les douleurs sont comme des coups d’aiguilles (et plutôt atténuées par le froid ou, paradoxalement l’eau très chaude).
- Collinsonia 5CH – C’est un autre remède d’hémorroïdes des constipés, mais également de la grossesse. Il y a une sensation de congestion pelvienne et des hémorroïdes saillantes et qui démangent avec tendance au saignement.
Si les hémorroïdes sont plus graves, plus importantes, avec ulcération très douloureuse, saignement et thrombose, voici 3 remèdes homéopathiques que vous pourrez envisager en attendant de voir le médecin :
- Mercurius Corrosivus 5CH –les hémorroïdes saignent et sont aggravées par le moindre contact. La douleur est brulante et il existe un ténesme (fausses envies).
- Fluoric acid 5CH – Remède d’hémorroïdes qui saignent avec sensation de prurit et de brulures aggravées par la chaleur et améliorées par le froid. C’est aussi un remède d’ulcère variqueux.
- Muriatic acid 7CH – Si l’hémorroïde est aiguë et thrombosée, turgescente, bleue et hypersensible au toucher. C’est un remède à envisager avant une éventuelle incision chirurgicale. Aggravation au moindre toucher et amélioration paradoxale par le chaud.
- Lachesis 7CH : hémorroïdes pourpres, très douloureuses avec doute sur une thrombose. La douleur pulsatile est améliorée en cas de saignement. Ce remède peut être indiqué pour les hémorroïdes qui apparaissent avant les règles et s’améliorent dès que les règles coulent.
Le traitement homéopathique peut être complété par des remèdes en lien avec les causes. Nous citerons en particulier :
- Nux vomica 9CH : chez une personne colérique, irritable, amateur d’épices et de café ou autres « excitants »
- Sulfuricum acidum 9CH : suite à des excès d’alcool.
- Kalium carbonicum 7CH : sujet asthénique, lent, hypersensible dont les hémorroïdes sont liées à une constipation.
Certains homéopathes sont prescripteurs de remèdes dit « d’organes » ou « organothérapie ». Il s’agit concrètement d’une dilution de l’organe malade qu’on peut utiliser dans diverses dilutions.
Pour les hémorroïdes, il existe un remède spécifique qui s’appelle VEINE HEMORROIDALE 4CH qui ne se trouve plus en France malheureusement. On pourra le trouver dans d’autres pays européens assez facilement.
En pharmacie française, on trouvera uniquement VEINE 4CH qui agit sur l’ensemble des veines, ce qui peut être tout à fait utile mais est moins spécifique, évidemment, des hémorroïdes.
On prend ces remèdes en général soit en granule, soit en ampoule, 1 fois par jour au coucher le plus souvent.
Si vous consultez un homéopathe, il pourra vous donner en plus un remède spécifique de votre terrain.
Dans tous les cas, plus les symptômes sont aigus et présents et plus on va multiplier les prises de granules. On espacera ces prises dès l’amélioration pour passer à 1 à 2 fois par jour de chaque remède et on arrêtera dès la guérison.
5/ Pensez à l’acupuncture
L’acupuncture a une action très favorable sur tous les troubles circulatoires. Elle peut donc être utilisée en cas de poussée hémorroïdaire. Si vous connaissez un bon acupuncteur, envisagez de le consulter pour réduire l’importance de la crise.
Pour aller plus loin, reportez-vous aux fiches :
Ces conseils n’ont pas vocation à remplacer une consultation médicale. Ils peuvent vous aider à mieux dialoguer avec votre médecin afin de faciliter le diagnostic et les choix thérapeutiques.
Ils peuvent éventuellement vous permettre d’attendre le rendez-vous avec votre médecin si les délais sont un peu longs.