L'AROMATHÉRAPIE

Se soigner avec les huiles essentielles

PARTIE 2 : L’aromathérapie est une science

Mieux connaitre l’aromathérapie - Une véritable science

C’est René Maurice Gattefossé qui utilise le premier le terme aromathérapie en 1928. Elle devient une discipline dite « scientifique, mais non conventionnelle » dans la définition de l’OMS.

Elle est considérée comme une branche de la phytothérapie utilisant des huiles essentielles et reposant sur l’activité pharmacologique de molécules volatiles d’origine végétale.

Beaucoup d’études et pourtant rejetée par la médecine « officielle »

Malgré des milliers d’études très rigoureuses, à ce jour, l’aromathérapie n’est pas enseignée en faculté de médecine. Elle est rejetée, voire combattue par des scientifiques ou des responsables de la santé publique qui la considèrent comme inefficace ou dangereuse suivant les cas.

Il faut dire que les huiles essentielles n’ont pas un statut de « traitement » utilisé pour soigner en France. Elles sont uniquement considérées comme des compléments alimentaires ou bien, pire, comme des excipients (arôme). C’est totalement incompréhensible au regard de tout ce que l’on connait sur l’aromathérapie. Mais personne dans les instances officielles, ne veut reconnaître leur intérêt thérapeutique et cela explique en grande partie la situation ubuesque des fabricants ou des prescripteurs d’huiles essentielles. 

Les agences du médicament française et européenne considèrent les huiles essentielles comme un « produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé́ mécanique approprié sans chauffage. » 

Et c’est tout !

Mais ne perdons pas de temps avec une législation obsolète qui met autant de mauvaise foi à reconnaître l’aromathérapie et voyons plutôt comment sont fabriqués ces produits uniques en leur genre et comment ils fonctionnent.

 

La « substantifique moelle » des plantes

Ces « composés volatils » sont présents dans des parties de la plante très diverses. 

Ainsi, on va trouver des huiles essentielles dans :

  • Les racines : vétiver, angélique, nard de l’Himalaya…
  • Les rhizomes : gingembre…
  • Les bois : santal, rose, cèdre…
  • Les écorces : cannelle…
  • Les oléorésines : térébenthine, myrrhe, encens…
  • Les fruits, graines, semences : anis, fenouil, citron…
  • Les feuilles : niaouli, myrte, tea tree, eucalyptus…
  • Les fleurs et sommité fleuries : lavande, menthe, romarin, sauge, thym, origan, ylang-ylang…

Le mode d’extraction va donc dépendre en particulier de la partie de la plante utilisée. Le but est de récupérer l’huile essentielle en la séparant de la phase aqueuse de la plante sans entraîner de changement significatif de sa composition et donc de ses propriétés.

Comment extrait-on les huiles essentielles ?

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour extraire les HE de la plante. 2 techniques sont prioritaires : 

  • L’expression utilisée surtout pour les zestes d’agrumes qui consiste en une rupture mécanique des poches d’essence. On obtient alors une essence (de zeste citron ou d’orange en particulier) qui peut être volatile ou non volatile et n’est pas une « huile essentielle » dans sa définition.
  • L’hydrodistillation, la méthode la plus courante, utilise un entraînement des composés volatiles par la vapeur d’eau. C’est la méthode de l’alambic qui permet d’extraire des huiles essentielles volatiles.

D’autres méthodes sont moins utilisées :

  • La percolation qui utilise la vapeur d’eau ;
  • L’enfleurage qui permet de fabriquer les « absolues » ;
  • La macération (pendant plusieurs semaines dans une huile) qui donne des huiles florales ;
  • Co2 supercritique, une méthode alternative pour extraire des essences de plantes.
 

Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?

En réalité, ces « huiles » ne sont absolument pas « grasses ». Il n’y a aucun lipide, aucun corps gras dans une huile essentielle. Alors, pourquoi les appeler ainsi ? 

→ Elles n’aiment pas l’eau

Ces extraits aromatiques sont hydrophobes : ils ne sont absolument pas miscibles à l’eau, d’où le nom « d’Huile ». Leur densité est en effet inférieure à l’eau. Les huiles essentielles vont donc flotter quand on les met dans un verre d’eau, exactement comme une huile alimentaire.

Cette caractéristique proche des corps gras donne aux HE un fort pouvoir pénétrant à travers la peau.

→ Une grande diversité moléculaire

Ce sont aussi des corps très volatils d’où le terme « d’essence ».

Les huiles essentielles sont liquides à température ambiante. Elles présentent une diversité moléculaire très importante qui fait à la fois leur puissance et leurs effets secondaires. Cette diversité explique les couleurs très variables entre les différentes HE : bleu foncé de l’armoise, vert pâle de la bergamote, rouge de la sarriette des montagnes, jaune du pamplemousse, brun de l’écorce de cannelle….

→ Conservation longue durée

Ces multiples molécules permettent une bonne conservation des huiles essentielles sans avoir besoin d’ajouter un conservateur.

Si elles sont stockées à l’abri de la lumière dans un flacon adapté et bien fermé, elles se conservent 3 à 5 ans dans la majorité des cas. Par contre, exposées à la chaleur, à l’humidité ou à l’oxygène, elles se périmeront beaucoup plus vite. Sachez que les essences de citrus se conservent mal, car ce ne sont pas réellement des huiles essentielles.

→ Des prix du simple au triple

Fabriquer une huile essentielle peut être assez onéreux. Cela dépend de la richesse de la plante en composés aromatique et de la partie de la plante utilisée. Le prix peut dépendre de la rareté de la plante ou de la difficulté d’extraction.

Le rendement de la distillation des huiles essentielles est très variable. Ainsi, pour obtenir 1 litre d’huile essentielle, il faudra mettre en production :

  • 6 kg de clou de girofle, car il est particulièrement riche, comme vous le savez, en composés aromatiques ;
  • 150 kg de lavande dont on utilise uniquement la sommité fleurie ;
  • 5 000 à 10 000 kg de mélisse qui contient peu d’huile essentielle. 

Vous comprenez pourquoi certaines huiles essentielles peuvent être assez chères et pourquoi il faut les utiliser avec respect et précision. 

D’ailleurs, quand un flacon d’huile essentielle vous paraît peu cher, méfiez-vous, car souvent, cela veut dire que l’huile n’est pas pure et a été coupée avec une autre huile de qualité médiocre.

 

Envie d'en savoir plus ? Rendez-vous en Partie 3