Impacts de l’environnement chez la femme enceinte
Généralités
C’est sans aucun doute la période de la vie la plus à risque. Pas tant pour la mère qui est malgré tout plus fragile, mais surtout pour le fœtus qui peut être perturbé par de nombreuses agressions environnementales, ce qui peut parfois laisser des séquelles à vie !
Vous avez tous vu les messages d’alerte et de prévention concernant le tabac et l’alcool. Mais ce sont loin d’être les seuls comportant des risques.
En effet, la nature étant bien faite, s’il existe une carence chez la mère, le fœtus sera le premier servi. C’est-à-dire que si la mère a une carence en calcium, elle donnera tout ce qu’elle peut à son enfant et n’en gardera pas pour elle. C’est formidable en période de disette pour protéger ce futur petit d’Homme.
Oui, mais ce mécanisme protecteur se retourne contre lui quand il s’agit de toxiques, car eux aussi vont passer trop facilement chez le bébé en gestation. Et certains de ces agresseurs vont perturber le développement harmonieux du bébé, créer des malformations ou des fragilités qu’il pourra garder toute sa vie.
Vous pourrez trouver beaucoup de renseignements complémentaires sur le site de l’ASEF : http://www.asef-asso.fr/notre-sante/mon-enfant/
En dehors de l’alcool qui est un foeto-toxique, ce sont les perturbateurs endocriniens qui sont insuffisamment pointés du doigt et qui devraient être évités au maximum.
Attention, ces polluants n’ont pas forcément un effet immédiat. Prenons l’exemple d’un fœtus de 30 semaines. Une exposition même faible de la mère à un perturbateur endocrinien, comme le bisphénol, peut altérer le développement de la prostate ou des ovaires du bébé à naître. Cela pourra se traduire par des problèmes d’infertilité à l’âge adulte ou même de cancers de la prostate soixante ans plus tard !
Bref, on sait aujourd’hui que l’exposition à des médicaments ou à des contaminants pendant la période fœtale peut se traduire par un effet pathologique beaucoup plus tard dans la vie. C’est ce qu’on appelle un effet différé. D’où la difficulté pour les mesurer !
De tels effets sont bien connus avec les médicaments et même s’ils ne sont pas considérés comme un problème « environnemental », je me dois ici de vous rappeler la nécessité d’éviter au maximum tous les médicaments chimiques pendant une grossesse, car on connait rarement leur impact réel à court et moyen terme. On sait même que, quelques fois, comme avec le distilbène (un médicament hormonal qui est aussi un perturbateur endocrinien), les effets se répercuteront sur les 2 générations suivantes !!
Vous devez savoir qu’on a retrouvé des particules microscopiques de plastique dans le placenta humain (1). Or, comme le soulignent les auteurs, les microplastiques transportent avec eux des substances qui agissent comme des perturbateurs endocriniens et pourraient avoir des effets à long terme sur la santé humaine. Dans cette étude, sur 12 fragments retrouvés, trois ont été identifiés comme étant du polypropylène, un plastique très utilisé dans notre quotidien et un autre pigment proviendrait d’une substance utilisée pour protéger les surfaces en bois, ou encore des encres et toners.
Vous comprenez ainsi que c’est notre environnement « familier » et domestique qui peut être en cause parfois, pas seulement l’industrie ou l’agriculture intensive.
Et ne croyez pas que ces perturbateurs endocriniens n’entrainent que des problèmes « hormonaux ». Une étude originale publiée en mars 2022, associant les résultats issus de plusieurs disciplines scientifiques, montre que l’exposition des enfants exposés in utero à différentes substances chimiques comme les phtalates, bisphénols A ou composés perfluorés (retardateurs de flamme) est corrélée au nombre de mots que les enfants sont en capacité de prononcer à l’âge de 30 mois (2).
L’analyse des mécanismes d’action a permis de mettre en évidence une perturbation en particulier de l’hormone thyroïdienne, hormone clé en début de grossesse pour la croissance et le développement cérébral. Mais ce n’est probablement pas le seul mécanisme en cause.
D’autres fiches évoqueront ces questions.
Nous vous proposons de vous y reporter, en particulier dans le menu « Environnement »
Ces conseils n’ont pas vocation à remplacer une consultation médicale. Ils peuvent vous aider à mieux dialoguer avec votre médecin afin de faciliter le diagnostic et les choix thérapeutiques.
Ils peuvent éventuellement vous permettre d’attendre le rendez-vous avec votre médecin si les délais sont un peu longs.