Les cystites en été

LE SOLEIL ET SES PIÈGES

Quelles démarches pour une prévention active

Pour la prévention des cystites de l’été, je vais systématiquement proposer un traitement en médecine intégrative associant plusieurs approches.

homéopathie

Il existe 2 approches différentes, mais complémentaires :

1/ Trouver le remède spécifique de la personne, le traitement particulier de son terrain, de son mode réactionnel. C’est la grande approche hahnemannienne de l’homéopathie qui nécessite de consulter un spécialiste aguerri.

2/ Utiliser des remèdes spécifiques. Il existe de nombreuses solutions, mais, pour l’été, je vais proposer avant tout :

  • Vessie 4CH est un remède organothérapique que j’utilise très souvent pour aider la vessie à se défendre et à cicatriser. Prendre 5 granules tous les matins ou 3 granules matin et soir à jeun.
  • Sérum Anticolibacillaire 5CH permet d’augmenter les défenses contre le colibacille. J’utilise souvent ce remède au début de ma prise en charge chez des patientes fragiles faisant beaucoup de cystites.
  • Sepia 9CH est un remède de cystites récidivantes chez des femmes à tendance dépressive. Il y a souvent une ptose pelvienne associée (descente d’organe).
  • Et surtout l’utilisation d’un « nosode » c’est-à-dire des dilutions du microbe en cause : le Colibacille. 

Je vais ainsi prescrire chez mes patientes les plus fragiles pendant les vacances estivales :

  • COLIBACILLINUM  5CH : 3 granules tous les matins du lundi au vendredi
  • COLIBACILLINUM 15CH : 5 granules tous les dimanches

Compléments alimentaires

La canneberge ou cranberry pour sa richesse en proanthocyanidines de type A ou PACs-A, comme vous le verrez parfois noté sur les boites. Ce polyphénol empêche le colibacille d’adhérer à la paroi de la vessie et donc réduit le risque de cystite (1).

On peut l’utiliser en « curatif » en cas de cystite aiguë, mais c’est surtout en prévention qu’il est le plus utile à mon sens.

Les études ont montré qu’il fallait en moyenne 36 mg de PACs-A pour observer une efficacité significative (2), ce qui a permis à l’Agence française du médicament d’accorder une allégation aux cranberries dans la prévention des cystites (3). Attention, il est bien cité dans ce rapport officiel le Vaccinium macrocarpon et pas un autre fruit, comme la canneberge d’Europe !

Vérifiez bien les étiquettes !

Le D-Mannose est l’autre complément souvent utilisé dans les cystites. C’est un « sucre » dérivé du glucose, mais qui n’est pas « digéré » par l’organisme. C’est aussi un composant naturel présent au niveau des cellules de la vessie. 

Quand on en prend par voie orale, n’étant pas métabolisé, il va être éliminé sous cette forme dans les urines et aller agir au niveau de la vessie en  inhibant de manière significative l’adhésion des microbes sur l’épithélium urinaire, permettant ainsi d’éviter leur « ancrage » s’ils devaient arriver dans l’appareil urogénital.

À ce titre, l’action du D-Mannose ressemble un peu à celle de la canneberge. Mais il va aussi décrocher les bactéries déjà fixées sur la paroi vésicale. S’il est surtout utilisé dans la prévention des cystites et donc dans la prise en charge des cystites à répétition, il peut également être utilisé dans les cystites aiguës.

Ces dernières années, de nombreuses études ont prouvé l’efficacité de ce traitement naturel (4), à tel point que les urologues le conseillent de plus en plus. De nombreux laboratoires le proposent maintenant sous différentes formes, seul ou associés à d’autres substances.

En pharmacie on le trouve pur sous le nom, entre autres, de Femannose. Il faut prendre au minimum 2 grammes de D-Mannose par jour pour qu’il soit efficace en cas de cystite. Par contre, dans la prévention des cystites récidivantes, il n’est pas nécessaire d’en prendre tous les jours.

des plantes pour compléter l’action globale

Beaucoup de plantes peuvent être utilisées pour la prévention des cystites. Parfois des plantes immunostimulantes, comme l’Echinacea ou même de plantes ou dérivées à visée antiseptiques, comme la propolis ou encore l’extrait de pépins de pamplemousse.

Mais ce sont surtout les plantes « drainantes » qui seront utilisées. On peut ainsi citer :

  • Buchu : arbuste cultivé en Afrique du Sud, il contient des huiles essentielles actives sur les cystites.
  • Busserole : anti-infectieux spécifique des voies urinaires. Une des plantes de référence.
  • Bruyère : proche de la busserole.
  • Bugrane : propriétés diurétiques et dépuratives.
  • Verge d’or (Solidago) : diurétique et anti-inflammatoire. Surtout utilisée en cas d’inflammation et/ou de lithiase urinaire.
  • Épine-vinette (Berberis) : agit sur la fièvre, l’inflammation et le spasme. On l’utilise plutôt en dilution homéopathique.
  • Airelle rouge (Vacciunum vitis idae), à ne pas confondre avec la canneberge. On l’utilise en gemmothérapie (jeunes pousses) pour son action sur les infections et les inflammations urinaires.

En pratique je prescris surtout certaines de ces plantes à travers des complexes, associées à la canneberge et/ou au D-Mannose.

complexes associant plantes et compléments alimentaires

En pratique, je propose souvent des complexes associant plantes et compléments alimentaires. Les produits qui ont ma préférence aujourd’hui sont :

 

  • Harmolilne Cysticalm Flash® (Lescuyer) associe principalement pour 1 stick : D-Mannose (2gr), extrait sec de bruyère, acerola, zinc et cuivre. Je l’utilise parfois en prévention à raison d’un stick par jour 1 semaine sur 2, mais il est surtout utilisé en cas de cystite aiguë à raison d’un stick matin et soir. 
  • GRANIONS Reducys® (en pharmacie). Pour 2 capsules : cranberry (36 mg de PACs), probiotiques, bruyère, cuivre et sélénium. C’est aussi un produit de prévention avant tout qu’on peut éventuellement utiliser en aigu. Dans les cystites à répétition, le prendre sur plusieurs mois et/ou dans les périodes à risque, comme la période estivale. Pour ma part, je préfère que les probiotiques soient dans des produits à part.
  • GYNDELTA® (en pharmacie). Il porte mal son nom, car plus utilisé en urologie qu’en gynécologie. Il existe 3 produits sous ce nom qui sont tous basés sur un apport de cranberry (36 mg de PACs).
  • QUANTACIS® (PhytoQuant : je termine par ce produit qui, actuellement, a ma préférence quand il s’agit de prévention des cystites (sans aucun conflit d’intérêts de ma part). Pour 2 gélules : cranberry (42 mg de PACs), bugrane, busserole, propolis, myrtille. Il s’agit donc là encore d’un produit complet associant plusieurs plantes et ayant fait le choix de la propolis plutôt que des huiles essentielles pour l’action anti-infectieuse. Je le propose EN PRÉVENTION à raison de 2 gélules par jour, 1 semaine sur 2, chez tous mes patients fragiles avec un excellent retour.

 

Pour la prévention des cystites pendant les vacances, ces spécialités peuvent être ma seule prescription de base en plus des probiotiques, mais je les associe souvent avec un traitement homéopathique.

Ce qu'il faut retenir

  • La prévention des cystites estivales repose sur une approche intégrative : homéopathie, compléments alimentaires et phytothérapie.

  • Homéopathie : utilisation de remèdes spécifiques (Vessie 4CH, Sérum Anticolibacillaire, Sepia, Colibacillinum).

  • Compléments alimentaires : la canneberge (36 mg de PACs-A) et le D-Mannose (2 g/jour en aigu, cure en prévention) sont les plus efficaces.

  • Plantes drainantes et antiseptiques : busserole, bruyère, verge d’or, bugrane, propolis, gemmothérapie d’airelle rouge.

  • Des complexes complets (Harmolilne Cysticalm Flash®, Granions Reducys®, Gyndelta®, Quantacis®) associent cranberry, plantes et oligo-éléments, avec de bons résultats en prévention.

  • Adapter la prévention selon le terrain de chaque patient est essentiel, notamment pour les personnes sujettes aux cystites récidivantes.

Pour aller plus loin...

Ces conseils n’ont pas vocation à remplacer une consultation médicale. Ils peuvent vous aider à mieux dialoguer avec votre médecin afin de faciliter le diagnostic et les choix thérapeutiques.

 Ils peuvent éventuellement vous permettre d’attendre le rendez-vous avec votre médecin si les délais sont un peu longs.