Les cystites en été

LE SOLEIL ET SES PIÈGES

Mieux les comprendre pour les éviter

Dès qu’il fait chaud, les personnes qui ont un système urinaire fragile peuvent très vite présenter des pathologies bien désagréables à cause de la déshydratation et d’un manque de prévention active.

 

En été on transpire et, si on ne boit pas suffisamment pour compenser cette perte hydrique, on va uriner moins souvent et moins abondamment. Or, pour une femme, c’est la 1ère cause de cystite. Cette pathologie est aussi favorisée par de longs voyages sans uriner ou encore par des soirées en boite de nuit avec un pantalon trop serré où on ne boit pas assez pour compenser la transpiration liée à la chaleur et à la danse.

On n’oubliera pas non plus que les troubles digestifs et en particulier les diarrhées sont d’autres facteurs de risque de cystite. C’est aussi le cas des rapports sexuels qui augmentent souvent pendant les vacances.

Bref, l’été et les vacances présentent de nombreux pièges pouvant favoriser les infections urinaires, surtout chez les femmes. Pour mes patientes les plus sujettes aux cystites, je propose une prévention systématique tous les étés.

3 règles absolues pour une prévention de base

Comme toujours il faudra agir avant tout sur son hygiène de vie et sur les facteurs favorisant les récidives. Ce sont pour la plupart des règles de bon sens qui découlent des différentes causes vues plus haut.

  • Boire suffisamment, surtout quand on transpire et particulièrement en été. Il est essentiel que, par des mictions suffisamment fréquentes, la femme « nettoie » son conduit urinaire pour éviter que des germes puis remonter jusque dans la vessie.

Par conséquent, attention à ne pas se retenir trop longtemps si on a envie d’uriner. C’est souvent lors de voyages, l’été, parfois dans des conditions d’hygiène délicates, que les infections commencent parce qu’on a été obligé de se retenir d’uriner pendant trop longtemps. Prenez le temps également de bien vider votre vessie.

  • Attention aux vêtements serrés qu’on porte trop longtemps, pendant une activité sportive, mais aussi pendant une soirée festive. Ces vêtements vont favoriser la macération et la remontée des microbes de la peau vers la vessie. D’autant plus que certaines matières, en particulier synthétiques, favorisent la macération et l’irritation locale. Préférez des sous-vêtements plus amples et  en coton.
  • De ce fait, l’hygiène intime, après avoir été aux toilettes, mais pas seulement, doit être très rigoureuse. Je ne suis pas favorable à l’utilisation de produits désinfectants. Il faut se nettoyer attentivement et surtout bien se sécher pour ne pas laisser d’humidité.

Dans les toilettes publiques, il faut se méfier de la propreté, mais, dans 99 % des cas, la cystite est liée à un germe qui vient de notre propre intestin. Évidemment, il existe des infections qu’on peut attraper dans un endroit souillé, mais c’est finalement rare. Dans ces situations on fera plutôt une infection cutanée ou vaginale, mais rarement une cystite. Donc, si vous êtes sujette aux cystites, il est préférable d’aller uriner dans un endroit dont la propreté est douteuse en prenant toutes les précautions d’usage plutôt que de se retenir.

De ce fait, aux toilettes, le plus important est de s’essuyer avec précaution après la selle. Il est conseillé de s’essuyer de l’avant vers l’arrière pour éviter de ramener des germes intestinaux vers la vulve et le conduit urinaire. Si la situation le permet, une petite douche locale (mais pas vaginale pour ne pas perturber la flore de cette cavité) est recommandée sans oublier de bien se sécher.

La même hygiène sera importante pendant les règles. Non pas que les règles apportent plus de microbes (l’écoulement ne contient aucun germe pathogène), mais parce que cela entraîne une humidité qui peut favoriser le développement local des germes intestinaux s’ils se retrouvent dans cette région. Encore une fois, n’utilisez pas de produits antiseptiques, mais choisissez des produits nettoyants adaptés à l’hygiène intime proposant un pH adapté à la vulve et sans savon.

Et pour finir, les mêmes précautions seront indispensables au moment des rapports sexuels.

Une vigilance accrue en cas de rapport sexuel

Les rapports sexuels sont une des grandes causes de cystite aiguë ou récidivante. Le coït par lui-même, entraîne une irritation mécanique de la vulve et donc du méat urinaire.

C’est surtout un moment où il existe un contact très intime avec la flore du partenaire. Et notre corps, notre peau, notre système immunitaire doivent s’adapter à la flore du partenaire. Les cystites ne sont pas des maladies sexuellement transmissibles, mais elles sont favorisées par des rapports sexuels plus fréquents et en particulier avec un nouveau partenaire. 

Si vous avez trop facilement tendance à avoir des cystites, il faudra donc être très attentive à l’hygiène autour des rapports.

Idéalement, une toilette intime avant les rapports est évidemment préférable (chez les 2 partenaires)

Après le rapport, il est conseillé de boire et d’uriner assez rapidement pour « laver » le conduit urinaire. Et là encore une toilette intime peut être utile, plus d’ailleurs pour les conséquences vaginales du rapport que pour les cystites elles-mêmes.

L’utilisation du préservatif pour le coït vaginal est essentielle pour les MST, mais ne réduit pas vraiment le risque de cystite.

Pour finir, si vous avez des cystites souvent déclenchées par l’activité sexuelle, il faudra absolument faire un bilan gynécologique pour rechercher un déséquilibre de la muqueuse et de la flore du vagin.

L’équilibre intestinal : indispensable pour la prévention des cystites

La plupart des germes en cause dans les infections urinaires proviennent de notre propre intestin. Mais on n’oubliera pas que la flore intestinale joue aussi un rôle majeur sur la qualité de notre système immunitaire et que les cystites sont aussi favorisées par une hyperperméabilité intestinale (HPI).

Alors, pour ma part, je vais systématiquement agir sur la flore, et parfois sur la perméabilité intestinale, que ce soit pour le traitement des cystites récidivantes ou pour la prévention des cystites estivales chez les personnes prédisposées.

Pour agir sur la flore, je donne : 

1/ Un probiotique et plus souvent un synbiotique (association de probiotiques et de prébiotiques). De mon expérience, les produits les plus efficaces sont ceux qui apportent 3 à 6 souches de bactéries et environ 10 milliards de germes par prise.

J’ai l’habitude d’utiliser en particulier ces remèdes qui me donne satisfaction :

  • Quantaflore (Phytoquant) qui est un symbiotique : 2 gélules par jour ou 1 jour sur 2
  • Teoliance Prémium (Therascience): 1 gélule par jour
  • Ergyphilus confort (Nutergia) : 2 gélules par jour 

Mais il existe bien d’autres produits de qualité et il est impossible de les citer tous.

 

2/ J’associe presque systématiquement aux probiotiques ou aux synbiotiques des gélules de chlorophylle magnésienne pure. Sauf si le patient a des selles molles chroniques.

La chlorophylle a plusieurs avantages : elle améliore le confort intestinal, elle absorbe les gaz et les toxines, elle agit contre l’hyperperméabilité intestinale, elle réduit le risque de développement de levures intestinales (mycose, candidoses) et elle lutte contre la constipation.

On peut utiliser, par exemple : 

  • Quantaphylle (Phytoquant) ou 
  • Phytomance Chlorophylle (Thérascience) 
  • Chlorophyllea (Nutrixeal) à raison de 2 gélules le soir avant diner ou au coucher

Maintenir votre équilibre acido-basique en cas de terrain à risque

Pour compléter, chez les patientes les plus fragiles, on peut agir sur le terrain acide par des compléments alimentaires afin d’optimiser ces conseils diététiques.

On pourra prendre en particulier :

  • Du bicarbonate de sodium sous forme d’eau de vichy qui en apporte beaucoup ou bien sous forme de poudre pure à raison de 1/2 cuiller à café rase 1 à 2 fois par jour
  • Du lithothamne, une algue très alcalinisante (et en même temps reminéralisante)
  • De l’Aloe Vera, c’est un traitement de phytothérapie que j’utilise parfois dans les cystites chroniques. Attention, il peut avoir un petit effet laxatif.
  • Des compléments alimentaires à base de citrates de calcium, citrates de magnésium et citrates de potassium qui sont très alcalinisants. De nombreux laboratoires proposent ce type de produits.

Pour savoir si on en a besoin, on peut mesurer le pH urinaire qui ne doit pas être inférieur à 6 le matin au réveil et entre 6,5 et 7 le reste de la journée. S’il est trop bas, il faudra agir pour le faire remonter.

Parmi les compléments alcalinisant à base de citrate, on peut citer :

  • Acido’kyl de Parinat
  • Acidial de Therascience
  • Ergybase de Nutergia

Pendant les vacances je vais surtout suggérer à mes patientes de boire régulièrement une eau riche en bicarbonates si elles peuvent en trouver facilement. On peut aussi emporter du bicarbonate de sodium en poudre qui est également utile pour l’hygiène de la bouche.

Ce qu'il faut retenir

  • Les cystites sont favorisées par la déshydratation, les voyages et les vêtements serrés.
  • Buvez beaucoup pour uriner fréquemment et nettoyer le conduit urinaire.
  • Évitez de vous retenir d’uriner et portez des sous-vêtements en coton.
  • Maintenez une hygiène intime rigoureuse, surtout après la selle.

Pour aller plus loin...

Ces conseils n’ont pas vocation à remplacer une consultation médicale. Ils peuvent vous aider à mieux dialoguer avec votre médecin afin de faciliter le diagnostic et les choix thérapeutiques.

 Ils peuvent éventuellement vous permettre d’attendre le rendez-vous avec votre médecin si les délais sont un peu longs.