La Flore Intestinale ou Microbiote - Partie 5
Les intolérances alimentaires- 26 mars 2025
L’équilibre diététique va influencer le microbiote de façon importante comme nous l’avons vu dans une précédente fiche.
Mais que dire des intolérances alimentaires individuelles ?
Il y a d’un côté des intolérances aux FODMAPs qui seront détaillées dans une autre fiche, et de l’autre, de possibles allergies véritables, assez rares et qui ne sont pas les principales causes de dysbioses.
Et puis il existe, bien plus fréquemment que les « véritables » allergies, des « hypersensibilités » qu’on appelle parfois « allergies de type 3 » et plus souvent, mais à tort sur le plan scientifique des « intolérances »
La plus connue est sans aucun doute l’hypersensibilité au gluten qui est une entité parfaitement reconnue par les scientifiques qui l’appellent parfois « sensibilité au gluten non médiée par les IgE » pour la différencier de la « véritable » allergie qui est liée, elle, aux IgE, comme pour toutes les autres allergies, au pollen, à l’arachide ou aux piqûres de guêpes.
Mais en pratique, il existe bien d’autres aliments pouvant entraîner cette fameuse « hypersensibilités » que beaucoup appelle, encore une fois, « intolérances » bien que ce mot soit impropre sur le plan scientifique.
Ces hypersensibilités sont une des grandes causes du « syndrome de l’intestin irritable » ou SII, appelé aussi colopathie spasmodique. C’est donc une des causes de douleurs abdominales et de flatulences, mais avec un impact sur bien d’autres pathologies allant de la migraine aux maladies auto-immunes en passant par des atteintes douloureuses mécaniques (arthrite, tendinite …)
L’hypersensibilité va aussi favoriser une « hyper-perméabilité intestinale » (HPI) qui entretient les mécanismes de réactions inappropriés aux aliments.
Pour autant, est-ce que ces hypersensibilités vont impacter directement la flore ?
Oui et non. Si une telle hypersensibilité existe, elle va d’abord déclencher une réaction immunitaire dans l’intestin et donc une inflammation. L’impact sur la flore sera donc indirect par l’effet inflammatoire qui va être déclenché par ces allergies de type 3.
Inversement, une dysbiose sera sans aucun doute un facteur favorisant de ces hypersensibilités en augmentant l’hyper-perméabilité intestinale.
C’est pourquoi il peut être nécessaire, suivant les symptômes cliniques, de mettre en évidence ces hypersensibilités alimentaires.
IMUPRO pour un dépistage en cas de doute
Leur recherche par la réalisation d’un test IMUPRO ne sera donc pas envisagée uniquement pour comprendre une dysbiose, mais plutôt face à des symptômes cliniques qui peuvent évoquer de telles hypersensibilités, à commencer par des troubles digestifs chroniques.
Ce bilan dose les IgG spécifiques de certains aliments. Il fait donc le diagnostic d’allergies de type 3. Visitez leur site : www.imupro.fr
Le seul défaut du bilan IMUPRO est de ne pas être remboursé par les organismes de prévoyance et coûte assez cher. Son prix va de 100 € pour 22 aliments à 550 € pour 270 aliments. C’est d’ailleurs notre premier frein pour le proposer sinon, nous le proposerions bien plus souvent.
Si le patient présente une colopathie très marquée, nous allons d’abord estimer sa motivation à suivre les conseils qui découleraient de ce bilan et ses capacités à supprimer réellement les aliments qui reviendront positifs. Si la personne n’est pas prête à faire des efforts et supprimer les aliments incriminés alors autant ne pas faire ce test, car c’est de l’argent dépensé pour rien.
Si le patient est motivé alors on aura, grâce à ce test, des possibilités d’amélioration parfois spectaculaires.
Une étude de 2003 réalisée à partir de ce test a montré que les symptômes digestifs sont les mieux améliorés en cas d’intolérance comme le montre le tableau ci-dessous.

On constate que la moitié des patients a été guérie et que c’est plus de 90 % qui ont été au moins améliorés en cas de SII associé à d’intolérances alimentaires associées.
Évidemment, les hypersensibilités alimentaires ne sont pas la seule et unique cause de ces maladies complexes. On dit qu’elles peuvent représenter entre 30 à 80 % des causes. Quand c’est 80 %, on peut obtenir des résultats rapides et durables.
Et seul un dosage des IgG alimentaires me permet de faire le tri et d’affirmer, ou d’infirmer que l’allergie de type 3 joue un rôle dans les symptômes présents.
Pour plus d’informations et de détail sur ces notions, je vous recommande l’excellent livre du Dr Roger MUSSI, « Je mange ce qui me réussit » aux Éditions Flammarion qui reste le meilleur écrit sur ce sujet. Vous pouvez aussi consulter le site http://www.intolsante.com/