Herpès
Connaître les virus de la famille herpesviridae
Du bouton de fièvre à la roséole, la grande famille des herpès
Il existe plusieurs « herpesviridae » qu’on appelle HHV pour « human herpes-virus » qui sont responsables de diverses maladies, dont l’herpès que vous connaissez bien.
- Le HHV1 est celui qui donne l’herpès cutané bien connu.
- Le HHV2 est le virus de l’herpès génital.
- Le HHV3 est le virus de la varicelle et du zona. Reportez-vous aux fiches concernant ces maladies.
- Le HHV4 est plus connu sous le nom de « EBV » ou Epstein-Barr Virus qui donne la fameuse mononucléose.
- Le HHV5 qu’on appelle plus souvent CMV pour cytomégalovirus.
- Le HHV6 que vous connaissez plutôt sous le nom de virus de la roséole, maladie bénigne qui touche surtout les enfants.
- Le HHV7 est proche du HHV6.
- Le HHV8 est le virus qui donne le terrible sarcome de Kaposi chez les immunodéprimés et en particulier chez les sidéens.
Dans cette fiche je détaillerai surtout l’herpès cutané (HHV1), mais beaucoup de notions sont communes à d’autres HHV
La primo-infection : le point d’entrée du virus
Tous ces virus HHV ont un point commun : lors d’un premier contact avec l’un d’entre eux, on déclenche une maladie spécifique qu’on appelle « primo-infection ».
Ensuite, et c’est la principale caractéristique commune des HHV, le virus peut ne pas être totalement détruit et aller se cacher dans des cellules (essentiellement dans notre système nerveux) puis « ressortir » à l’occasion d’une faiblesse de l’organisme.
Ainsi, les HHV1 et HHV2 vont donner une infection aiguë puis se cacher pour ensuite donner des poussées d’herpès cutanéo-muqueux à répétition.
De leur côté, l’EBV et le CMV donnent des infections aiguës avec symptômes ORL, fatigue, ganglions, mais ensuite, parfois plusieurs années plus tard, ils peuvent donner des infections chroniques parfois complexes qui perturbent le système immunitaire.
C’est ainsi que l’EBV peut donner des cancers ORL ou encore des lymphomes, mais aussi un syndrome de fatigue chronique plus fréquent qu’on ne le croit.
Le virus de la varicelle restera caché des années avant de provoquer un zona.
La primo-infection herpétique

Cette affection est très fréquente. Suivant les études, on estime que 50 à 90 % de la population a eu une primo-infection liée au HHV1 ou HHV2.
C’est peu connu, mais la primo-infection ne ressemble pas du tout à une poussée d’herpès. Il s’agit la plupart du temps d’une « stomatite herpétique ».
Elle peut survenir à tout âge, mais elle touche souvent des adolescents. Comme pour la mononucléose, il faut un contact « intime » avec la personne contagieuse (boire dans la même bouteille, s’embrasser, se passer une cigarette ou une sucette …). Le bisou d’une personne « infectée » sur la joue d’un enfant peut suffire. C’est pourquoi il faut éviter d’embrasser les enfants qui n’ont jamais eu de primo-infection herpétique quand on a un bouton d’herpès.
Parfois, la primo-infection passe presque inaperçue. Les gens vont avoir quelques aphtes banals dans la bouche qui durent quelques jours et sans le savoir ils viennent d’avoir leur premier contact avec le HHV1.
Mais pour d’autres, la stomatite herpétique va être violente avec une inflammation douloureuse de toute la bouche qui est « couverte » d’aphtes plus ou moins profonds. On trouve ainsi des lésions qui vont des lèvres jusqu’au fond de la gorge. Cette affection stomatologique peut durer 1 à 2 semaines avec une quasi-impossibilité de se nourrir tellement la douleur est importante.
Le diagnostic, dans ce cas, est assez facile et le traitement proche du traitement d’une poussée d’herpès (voir la fiche correspondante)
Évidemment, cette stomatite herpétique est très contagieuse, mais uniquement pour ceux qui n’ont jamais eu de contact avec le virus. Tous ceux qui ont déjà fait de l’herpès ne risquent rien et ne peuvent pas se « réinfecter ».
Heureusement, même si elle est importante, la stomatite guérira sans séquelles. Sauf que le virus est entré dans votre organisme et a pu s’y cacher pour ressortir un jour, dans quelques mois ou quelques années sous forme de bouton d’herpès.
Certaines personnes peuvent réussir à se débarrasser totalement et définitivement du virus, mais il est impossible de le savoir. Ainsi, j’ai vu de nombreuses personnes qui ont des anticorps contre le HHV1 positifs (ils ont donc eu un premier contact), mais n’ont jamais eu d’herpès de leur vie. Pour autant, il est impossible de savoir si le virus n’est pas caché et « endormi » quelque part et ne pourra pas ressortir un jour. Inversement, certaines personnes se sont probablement débarrassées définitivement du virus, mais là encore impossible d’en avoir la preuve.
Pour aller plus loin, reportez-vous aux fiches :
Ces conseils n’ont pas vocation à remplacer une consultation médicale. Ils peuvent vous aider à mieux dialoguer avec votre médecin afin de faciliter le diagnostic et les choix thérapeutiques.
Ils peuvent éventuellement vous permettre d’attendre le rendez-vous avec votre médecin si les délais sont un peu longs.