La médecine intégrative

Partie 5 - Les différentes approches en médecine intégrative

Maintenant que nous avons détaillé les définitions et le positionnement de la médecine et de la santé intégratives, voyons quelles thérapeutiques, quels types de soins peuvent être envisagés dans la prise en charge globale du patient.

Je ne parlerai pas ici de toutes les démarches particulières de la santé intégrative, comme l’éducation à la santé et je me bornerai à citer les pratiques à envisager en médecine intégrative.

Elles sont assez nombreuses et je ne rentrerai pas dans les détails pour toutes ces pratiques

En Premier lieu l’allopathie ou les pratiques dites « conventionnelles »

La médecine intégrative ne peut pas et ne doit pas se passer de la médecine allopathique. Certains adeptes d’une médecine strictement « naturelle » ont tendance à rejeter ou à négliger ces approches souvent chimiques et symptomatiques et je trouve ça assez dommage.

La médecine moderne a fait d’énormes progrès depuis les années 50 et les mettre de côté serait bien dommage et parfois une véritable perte de chance pour le patient.

Depuis 35 ans que je suis médecin, j’ai toujours cherché à créer des ponts entre toutes les approches et en particulier avec la médecine conventionnelle et je crois sincèrement que mes patients n’ont pas eu souvent à s’en plaindre.

Alors, bien entendu, la médecine chimique entraine parfois beaucoup d’effets secondaires ou ne traite pas le patient en profondeur, mais reste au niveau du symptôme sans rechercher la cause. C’est le cas, par exemple, de la prise en charge de l’hypertension ou des allergies.

Mais inversement, les traitements allopathiques de ces pathologies peuvent être les seuls efficaces ou peuvent être bien plus rapides.

Ainsi, face à une allergie au pollen, rien ne vaut un traitement de fond homéopathique avec une prise en charge de l’alimentation et de l’intestin si on veut réduire le terrain allergique. Mais en pleine crise de rhume des foins, si l’homéopathie peut être très efficace chez certains, il n’est pas toujours simple de trouver le bon remède et la prise d’un antihistaminique est à la fois simple et souvent très efficace. Alors, pourquoi s’en priver systématiquement ?

Dans l’hypertension, une prise en charge intégrative peut freiner l’évolution et éviter d’arriver à des chiffres excessifs. Mais si cette hypertension est installée depuis plus de 10 ans, le traitement allopathique peut être le seul efficace. Et les progrès sont tels dans ce domaine qu’on arrive presque toujours à trouver un médicament efficace et bien toléré.

Les effets secondaires sont un frein à l’utilisation de l’allopathie, mais le plus important est de regarder la balance bénéfice-risque. Si les avantages d’un traitement sont supérieurs à des inconvénients, pourquoi ne pas l’utiliser? Sauf si on a un autre remède plus naturel avec une meilleure balance bénéfices-risques.

Dans le choix il faudra aussi prendre en compte la rapidité d’action et la sécurité. Ainsi, dans une cystite aiguë, je dispose de plusieurs traitements efficaces en médecine intégrative. Mais un antibiotique en monoprise est souvent le plus simple et le plus rapide face à un traitement naturel qui demande la prise de plusieurs remèdes pendant une semaine.

Le médecin est là pour aider son patient de la façon le plus adaptée à ses besoins et à sa demande. Et au final, on peut aussi demander au patient de choisir en fonction de différentes options. C’est ça, la santé intégrative. Pour ma part, je n’ai rien « à vendre », ni des médicaments chimiques, ni une approche obligatoirement naturelle. Donc j’expose les différentes solutions sans chercher à influencer le patient et j’évite de l’influencer par mes croyances ou mes propres préférences si j’étais dans son cas.

L’allopathie est également incontournable dans certaines situations, comme les urgences médicales (infarctus, colique néphrétique …) ou des maladies graves, comme les cancers.

Dans certaines maladies, la médecine conventionnelle a prouvé de façon indiscutable sa supériorité et ne pas l’utiliser serait une perte de chance pour le patient. Mais, dans bien d’autres domaines, elle peut ne pas être la seule ou la principale piste.

Et puis, surtout, la médecine intégrative se doit d’associer les thérapeutiques. Il ne s’agit pas, comme je le dis souvent, de traitements alternatifs, mais complémentaires.

Voici une liste non exhaustive de ces approches complémentaires qui peuvent, parfois, remplacer l’allopathie du fait d’une balance bénéfice-risque supérieure.

L’Acupuncture

Je ne vais pas vous décrire cette thérapeutique qui est d’une efficacité remarquable dans beaucoup de situations. Je citerai comme exemple les douleurs, la fatigue, les troubles circulatoires, mais il en existe bien d’autres.

Cette méthode 2 fois millénaire a la chance d’être reconnue par les instances officielles, même si elle est encore combattue par certains qui ne comprennent rien à son mode d’action.

Malheureusement, la véritable médecine traditionnelle chinoise qui associe l’acupuncture avec d’autres approches, comme le shiatsu ou la phytothérapie chinoise n’est pas du tout acceptée à ce jour en France et c’est bien dommage.

On peut rapprocher de l’acupuncture d’autres méthodes qui s’en inspirent : la moxibustion, la digipuncture et surtout l’auriculothérapie qui stimule des points d’acupuncture au niveau du lobe de l’oreille avec des résultats particulièrement notables.

🔗 Nos fiches sur l’acupuncture sont à retrouver ici.

L’Homéopathie

Je cite tout de suite cette approche qui aura bientôt 300 ans d’existence, car elle fait partie de mon arsenal thérapeutique quotidien. Ne faisant pas d’acupuncture, je ne peux les comparer, mais l’efficacité de l’homéopathie me bluffe tous les jours bien qu’elle soit très contestée en France.

C’est dommage et absurde quand on sait qu’elle est officiellement reconnue dans de nombreux pays à commencer par nos voisins allemands et qu’en Inde elle fait partie de la médecine officielle.

Le rejet en France est lié au mode d’action très particulier de cette médecine que j’aime qualifier de « physique » à l’opposé de la médecine chimique allopathique. On peut aussi parler de médecine « énergétique » puisqu’elle agit par un mécanisme électromagnétique. Et c’est bien pour cela que les scientifiques très rigoristes et n’acceptant que les mécanismes chimiques rejettent de façon violente ces remèdes dans lesquels il n’y a plus de molécules actives.

🔗 Nos fiches sur l’homéopathie sont à retrouver ici.

La Phytothérapie-Aromathérapie

Je parle ici de l’utilisation de plantes médicinales (tisanes, extraits, gélules) à l’exception de la phytothérapie traditionnelle chinoise qui est très différente.

J’y associe toujours l’aromathérapie, même si c’est une thérapeutique très particulière, mais qui nous vient des plantes. Ainsi, le thym est à la fois un nutriment, un remède de phytothérapie et l’origine d’une huile essentielle très puissante.

La phyto est plutôt reconnue et acceptée par la médecine officielle, car, elle, contrairement à l’homéopathie, agit essentiellement par des mécanismes « chimiques » bien que cette vision me paraît réductrice.

Les plantes peuvent parfois présenter un rapport bénéfice-risque bien supérieur à l’allopathie. Leur action est plus douce, moins puissante et souvent moins rapide, mais avec beaucoup moins d’effets secondaires. À condition qu’on sache bien les choisir et bien les utiliser.

Malheureusement, la phytothérapie bénéficie d’une législation absurde où les remèdes sont vendus comme des compléments alimentaires dénués d’effet thérapeutique. Et, en même temps, on reconnait l’action thérapeutique des plantes. Il n’y a vraiment que la France pour être aussi hypocrite.

De fait, la phytothérapie n’est pas enseignée en faculté de médecine et trop peu de médecins la maîtrisent et l’utilisent, laissant à la porte ouverte à une mauvaise utilisation de certaines plantes. On voit alors des erreurs, des excès qui aboutissent à des interdictions de plantes, comme récemment la garcinia cambodgia qui paye ainsi son utilisation potentielle dans l’amaigrissement. De ce fait, certaines personnes l’ont utilisé n’importe comment et à des doses si excessives que des effets secondaires sont apparus. On vient de perdre ainsi un remède qui est particulièrement utile et efficace dans d’autres indications.

Et que dire de l’aromathérapie dont la puissance d’action fait à la fois sa gloire et son malheur? Car mal utilisées, les huiles essentielles peuvent avoir de vrais effets secondaires, comme une dermocausticité ou une agression du foie. De ce fait, l’aromathérapie est combattue par la faculté et les instances officielles uniquement parce que les huiles essentielles sont également vendues comme complément alimentaire ou comme « arôme », négligeant ainsi leur efficacité thérapeutique et ouvrant la porte à une utilisation inadaptée. Encore une belle hypocrisie de notre législation.

Pourtant, l’aromathérapie est une approche exceptionnelle en médecine intégrative.

🔗 Nos fiches sur la phytothérapie sont à retrouver ici Nos fiches sur l’aromathérapie sont à retrouver ici.

Pour moi, acupuncture, homéopathie et phyto-aromathérapie sont le principal triptyque de la médecine intégrative qu’on devrait associer régulièrement à la médecine allopathique.

Sans oublier tous les aspects nutritionnels

La Diététique

Si la nutrition est souvent citée dans la prise en charge de nombreuses maladies, malheureusement, les médecins n’y sont pas du tout formés. Heureusement, il existe des diététicien(ne)s, mais, pour moi, ce n’est pas suffisant. Surtout que la formation de diététique n’est pas organisée dans une vision de médecine intégrative.

De plus, la diététique, présentée essentiellement comme un élément de prévention, peut devenir une véritable thérapeutique. C’est, par exemple, le cas du régime cétogène qui peut faire des miracles dans l’épilepsie, mais peut aussi être indiqué dans d’autres maladies, comme le cancer ou l’Alzheimer. 

Et que dire des intolérances alimentaires, comme celles au gluten ou aux œufs qui peuvent donner de formidables résultats thérapeutiques quand elles sont recherchées et appliquées? J’ai eu maintes fois de formidables résultats dans les migraines, la constipation ou des maladies rhumatismales grâce à cette approche intégrée dans une démarche de médecine intégrative.

Ces approches sont malheureusement trop peu connues, reconnues, enseignées et donc trop peu appliquées. Elles sont même combattues par des pseudo-scientifiques qui me font souvent penser aux censeurs de Galilée !

🔗 Nos fiches sur l’alimentation et la diététique sont à retrouver ici.

La Micronutrition

En compléments d’une diététique personnalisée, de plus en plus de thérapeutes, médecins ou non-médecins, proposent des compléments alimentaires qui sont parfois d’une redoutable efficacité.

On a parlé de « nutrithérapie », puis de « micronutrition » et, aujourd’hui on utilise parfois le terme de « médecine fonctionnelle », même si cette dernière va plus loin que la micronutrition et rejoint d’une certaine façon la médecine intégrative.

Je crois que pas un de mes patients ne ressort de mon cabinet sans une prescription en micronutrition, tellement cette approche peut être utile dans la plupart des affections, mais aussi et surtout pour agir sur le terrain, le corriger et faire ainsi une véritable prévention individualisée.

Je ne rentrerai pas dans le détail de toutes les possibilités, mais je voudrais citer les 3 compléments alimentaires que je donne le plus souvent pour que vous puissiez bien comprendre de quoi il s’agit et l’étendue de leurs actions :

  • Les probiotiques qui vont agir sur notre flore intestinale, un des principaux centres de notre santé
  • La vitamine D qui a une action très globale sur notre santé : os, immunité, prévention hivernale, cancer et j’en passe
  • Le magnésium, car 60 à 80 % de la population est carencée, ce qui est logique quand on sait que le stress fait fuir le magnésium. Et du stress, on en a beaucoup dans notre monde actuel !

Vous comprenez à quel point cette « nutrithérapie », comme j’aime l’appeler, est incontournable en médecine intégrative.

🔗 Nos fiches sur la nutrithérapie sont à retrouver ici.

Je vais maintenant citer les autres approches sans les détailler autant.

Les Approche physiques et mécaniques

Je regroupe ici toutes les thérapies, tous les soins qui vont rééquilibrer notre corps physique tout en agissant indirectement sur notre cerveau et l’équilibre global de notre organisme.

  • Ostéopathie : elle me parait incontournable dans de nombreuses situations. Elle est malheureusement encore combattue quand elle n’est pas pratiquée par des médecins, ce qui est bien dommage, car je connais nombre d’ostéopathes non-médecins particulièrement efficaces.
    Par contre, le diplôme d’ostéopathie est actuellement reconnu, ce qui leur permet de travailler avec plus de sécurité.
  • Chiropratique : J’espère je pas vexer les uns et les autres en disant que c’est une méthode proche de l’ostéopathie. La chiro s’occupe surtout de la colonne vertébrale et bénéficie d’une formation très sérieuse et complète, souvent bien plus que certaines formations d’ostéo trop superficielles. Ça ne leur donne pas une reconnaissance parfaite en France et cette approche n’est que rarement prescrite par les médecins et jamais évoquée pendant les études médicales.
  • Fasciathérapie : Encore une technique mécanique qu’on peut comparer aux 2 précédentes. C’est une approche manuelle ciblant les fascias qui recouvrent nos muscles et tendons pour soulager les douleurs et améliorer la mobilité.
  • Podologie-Posturologie : Une approche que vous connaissez et qui, pour moi, est essentielle et complémentaire des méthodes manuelles ci-dessus.
  • Tai-chi : Art martial chinois combinant mouvements lents et respiration pour améliorer l’équilibre, la flexibilité et la santé mentale et Qi Gong : Pratique chinoise associant mouvements doux, respiration et méditation pour harmoniser l’énergie vitale.
    Ces 2 « gymnastiques » orientales sont comparables dans leur mode d’action, même si des différences existent. Elles font totalement partie de la médecine intégrative pour moi.
  • Gymnastique d’entretien, Pilate, marche active et autres approches autour de l’activité physique
    Elles sont évidemment des différences d’indications et d’action, mais l’activité physique est essentielle dans une approche de santé intégrative. Tous les centres la pratiquant devraient proposer des ateliers autour de ces activités.
  • Yoga : Discipline associant postures physiques, respiration et méditation pour renforcer le corps et apaiser l’esprit. Il y a plusieurs types de yoga et je ne suis pas assez spécialisé pour les différencier. Entre Tai Chi, Pilate et yoga (pour ne citer que ceux-là), le patient aura à choisir la méthode qui lui parle le plus, qui lui parait la mieux adaptée et qu’il aimera suffisamment pour la pratiquer régulièrement
  • Kinésithérapie : je termine cette liste non exhaustive par la seule approche « mécanique » totalement reconnue pratiquée par des professionnels de santé bénéficiant d’une formation parfaitement encadrée. C’est souvent le premier thérapeute « mécanicien » à qui je vais confier mon patient à chaque fois que cela paraitra nécessaire. Il va utiliser différentes méthodes et parfois divers appareils pour compléter son travail « manuel ». Je citerai uniquement le drainage lymphatique, les appareils de physiothérapie ou les applications de boue chaude ou d’infrarouge.

Il existe bien d’autres approches thérapeutiques par le mouvement ou utilisant des méthodes mécaniques, à commencer par les différentes techniques de massage (relaxant, ayurvédique, californiens …). Il m’est impossible d’être exhaustifs ici. À vous de trouver le thérapeute le plus adapté à vos attentes, grâce au bouche-à-oreille et les conseils de votre médecin.

Les Approches « psychologiques », agissant sur notre équilibre émotionnel

La prise en charge de la personne dans son entièreté, dans sa globalité, nécessite des approches qu’on peut résumer par le terme « psychologiques »

Pour des raisons que j’ignore, dès qu’on s’intéresse aux émotions et à la personnalité d’un patient, on est très vite classé dans les sectes par la Mivilude, ce qui est d’une absurdité totale, même si, certains gourous, ont utilisé des méthodes de manipulation mentale et de lavage de cerveau pour arriver à leurs fins.

Mais ici, il va s’agir d’approche de type « psychothérapie » ou des démarches très individuelles. Si les professionnels sont bien formés, il n’y a évidemment aucun risque. On se méfierait uniquement de personnes qui chercheraient des gains financiers excessifs ou qui feraient des propositions déplacées, mais, heureusement, ces personnages sont vraiment rares et la plupart des thérapeutes sont parfaitement honnêtes et bienveillants.

Dans la médecine intégrative et même la santé intégrative, voici les principales démarches utiles pour agir sur le stress, les troubles émotionnels et leurs conséquences

  • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC): C’est pour moi une des meilleures approches de psychothérapie. Elle peut avoir des résultats assez rapides et ne nécessite pas des années de thérapie.
  • EMDR  ou « Eye Movement Desensitization and Reprocessing » (en Français « Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires ») est une thérapie psychologique utilisée principalement pour traiter les traumatismes et les troubles liés au stress post-traumatique (TSPT). Développée par Francine Shapiro dans les années 1980, elle repose sur l’idée que des mouvements oculaires bilatéraux (ou d’autres stimulations bilatérales, comme des tapotements) peuvent aider à retraiter des souvenirs traumatiques bloqués, réduisant ainsi leur impact émotionnel. C’est une approche souvent complémentaire de la TCC qui donne d’excellents résultats, surtout quand le trauma originel est bien identifié et même s’il est ancien.
  • Méditation : il existe plusieurs approches dans ce domaine. La plus utilisée actuellement est la méditation de pleine conscience ou Mindfullness, mais il y a d’autres approches possibles qui permettent de réduire le stress, améliorer la concentration et favoriser le bien-être émotionnel.
  • Hypnose : là encore, plusieurs approches sont possibles, mais la plus utilisée, la plus rigoureuse et la plus sécure est sans aucun doute l’hypnose Ericsonnienne que je conseille souvent à mes patients. Dans cette technique, aucune soumission, aucune perte de contrôle du patient et aucune manipulation par le thérapeute. J’ai vu d’excellents résultats quand le praticien est bien formé avec une nette réduction des troubles, comme l’anxiété, la douleur chronique ou les comportements addictifs.
  • Sophrologie : Cette méthode réellement thérapeutique combinant relaxation, respiration et visualisation permet d’aider les patients à gérer le stress, l’anxiété ou la douleur. Son gros avantage c’est qu’ensuite elle peut se pratiquer seule chez soi une fois qu’on a compris la démarche. Je suis très favorable à cette thérapeutique très douce et adaptée à chacun.
  • Cohérence cardiaque : C’est aussi une approche qui peut être pratiquée par tous, quand on est seul chez soi ou même au milieu d’une foule. On peut la résumer par une technique de respiration contrôlée permettant de réduire le stress et équilibrer le système nerveux autonome. 
  • Psychogénéalogie ou Psychothérapie transgénérationnelle : elle peut compléter les pratiques décrites ci-dessus en travaillant aussi sur son histoire familiale. Elle peut permettre de dénouer des conflits ou des blocages psychologiques parfois anciens.
  • Art-thérapie : Elle propose une expression artistique (peinture, musique, écriture) pour soutenir le bien-être psychologique et émotionnel. 
  • Musicothérapie : Elle propose des écoutes musicales particulières pour améliorer l’état émotionnel, cognitif ou physique. Elle se différencie de l’Art-Thérapie qui propose de jouer de la musique. Dans la musicothérapie on est moins actifs et elle peut ainsi se rapprocher de certaines méthodes de relaxation, mais, grâce à la musique, on va bien plus loin.
  • Biofeedback : C’est une technique particulière utilisant des capteurs pour apprendre au patient à contrôler des fonctions physiologiques (rythme cardiaque, tension musculaire). Elle peut compléter certaines méthodes décrites ci-dessus.

Cette liste n’est pas exhaustive et il existe d’autres méthodes de « relaxation » et de travail sur son état émotionnel et sa façon de réagir aux évènements. Je n’ai pas cité la psychanalyse que je considère à part et qui, pour moi, ne fait pas partie intégrante de la médecine intégrative. Une psychanalyse, méthode d’introspection très puissante, demande une démarche très personnelle avec un travail sur de nombreuses années.

De la même façon, il existe d’autres approches ou définitions de la psychothérapie que je n’ai pas détallées ci-dessus.

Les Approches énergétiques

On arrive à des pratiques bien moins reconnues par la science et surtout par les instances officielles, mais qui peuvent être particulièrement aidantes et efficaces. D’ailleurs, beaucoup de médecins envoient leurs patients chez des magnétiseurs ou guérisseurs sans savoir vraiment comment ils agissent. Même des médecins hospitaliers ! Et pourtant, il n’y a pas de preuves « officielles » et rigoureuses de leur efficacité. On n’est pas à une hypocrisie près !

Voici les principales approches énergétiques qui peuvent être utiles en santé intégrative sans entrer dans les détails de leur pratique

  • Kinésiologie : Cette approche utilise en particulier des tests musculaires pour identifier et corriger les déséquilibres physiques ou émotionnels. Mais cette définition est un peu restrictive et les kinésiologues vont souvent plus loin dans leur démarche.
  • Réflexologie : C’est la stimulation de zones réflexes (pieds, mains, oreilles) pour agir sur des symptômes, des organes ou sur le terrain. Elle se rapproche ainsi de l’acupuncture ou la digipuncture. Je la cite ici, car les réflexologues ont souvent une approche globale en partie « énergétique ».
  • Shiatsu : thérapie d’origine japonaise, issue de la médecine traditionnelle chinoise, qui se rapproche aussi de la digipuncture. Elle vise à rééquilibrer l’énergie vitale (le « Qi ») dans le corps. Le terme « Shiatsu » signifie littéralement « pression des doigts » (shi = doigt, atsu = pression). Cette pratique utilise des pressions, des étirements et des manipulations douces sur des points spécifiques du corps, souvent situés le long des méridiens (canaux énergétiques), pour favoriser la relaxation, soulager les tensions et stimuler les capacités d’autoguérison.
  • Reiki : pratique énergétique d’origine japonaise, elle s’est début du XXe siècle, visant à promouvoir le bien-être physique, émotionnel par l’imposition des mains. Le terme « Reiki » se compose de « Rei » (énergie universelle) et « Ki » (énergie vitale), signifiant l’harmonisation de l’énergie universelle avec l’énergie individuelle. Le praticien agit comme un canal pour transmettre l’énergie universelle au receveur, par l’imposition des mains sur ou au-dessus de zones spécifiques du corps.
  • Magnétisme : je ne détaillerai pas cette approche aussi efficace que mystérieuse. Elle dépend totalement de la personne qui la pratique, mais j’ai pu voir des résultats surprenants sur des verrues ou des lésions non cancéreuses. Les magnétiseurs, qu’on appelle aussi guérisseurs parfois, sont également très utiles en cas de brûlures, de zona ou de traumatismes, mais leur action peut aller bien plus loin, y compris parfois dans le domaine du diagnostic.
  • Biorésonance : cette approche utilise souvent des appareils qui permettent des évaluations du terrain et peut même orienter vers des causes potentielles. Elle permet aussi, grâce à d’autres appareils, des soins « énergétique » pour rééquilibrer l’organisme et ses fonctions. Sous ce terme, je regroupe de façon un peu arbitraire tout un ensemble d’appareils qui peuvent être très différents dans leur fonctionnement et leur action. Ce sont souvent des personnes travaillant en énergétique (réflexologie, kinésiologie …) qui les utilisent.

Je m’arrêterai là dans cette énumération, car il y a presque autant d’approches que de thérapeutes dans ce domaine. Il n’est donc pas toujours simple de trouver et choisir celui qui sera le plus adapté à votre problème particulier. Demandez conseil à votre thérapeute et renseignez-vous autour de vous ou sur internet sur les approches de l’un ou l’autre.

Les Autres méthodes globales

J’ai décrit de nombreuses approches pouvant être envisagées en médecine intégrative. Pour terminer ce chapitre, je me dois de citer des approches globales qui sont souvent des soins intégratifs par eux-mêmes, car elles utilisent plusieurs thérapies citées ci-dessus.

  • Médecine Traditionnelle Chinoise : on parle souvent de praticien MTC pour parler des thérapeutes formés à cette approche globale et ancestrale. Elle correspond à  un système médical millénaire originaire de Chine, basé sur une vision holistique de la santé, où le corps, l’esprit et l’environnement sont interconnectés. Elle vise à maintenir ou rétablir l’équilibre de l’énergie vitale, appelée Qi, qui circule à travers des canaux appelés méridiens. Selon la MTC, les déséquilibres du Qi, du Yin et du Yang, ou des cinq éléments (Bois, Feu, Terre, Métal, Eau) peuvent causer des maladies. Le thérapeute MTC pourra utiliser suivant le patient et ses préférences :
    – L’acupuncture
    – La Pharmacopée chinoise
    – Le Tui Na (massage thérapeutique)
    – La Diététique chinoise
    – Le Qi Gong
    – Les ventouses
  • Médecine ayurvédique : autre « système médical » ancestral nous venant d’Inde et pratiqué depuis. Elle utilise des approches diététiques, des plantes parfois assez particulières, des massages et ces techniques de méditation pour équilibrer les énergies corporelles (doshas). Elle est proche, finalement, de la MTC, même si les outils sont un peu différents et liés à la culture du pays et aux produits naturels qu’on y trouvait originellement.
  • Naturopathie : La « naturopathie n’a pas de définition consensuelle et ce mot est utilisé pour tout plein de thérapeutes non-médecins dont la formation est très variable et pas toujours très encadrée.
    Elle dispose malgré tout, en France, d’une fédération qui a essayé tant bien que mal d’encadrer ces multiples formations. Il s’agit de la FENAHMAN (Fédération Française des écoles de Naturopathie) qui fait de son mieux, mais qui se heurte à un vrai flou juridique et législatif, contrairement aux Heilpraktiker en Allemagne qui sont parfaitement reconnus. La naturopathie est, en soi, une vision globale et intégrative du soin et du bien-être, s’appuyant en particulier sur des méthodes naturelles : nutrition, hygiène de vie, plantes pour renforcer la vitalité du patient et son terrain. Mais il y a une très grande disparité entre les naturopathes diplômés ou ceux qui se déclarent comme tels.

 

Ces listes sont, encore une fois, loin d’être exhaustives, mais je pense avoir cité les principales approches qui peuvent être utilisées en santé intégrative et je m’excuse par avance pour les oublis très probables que j’ai pu faire.

Mais avec tout ça on a déjà de quoi s’occuper et prendre en charge de façon globale les personnes qui souffrent et qui sont en errance « thérapeutique » et parfois même diagnostique. On peut surtout accompagner les traitements « officiels pour les rendre encore plus efficaces tout en limitant leurs effets secondaires potentiels.

Reste à discuter de la validité scientifique de tout cela. C’est un peu ce que je  vais essayer de vous faire comprendre dans le prochain chapitre sur l’Evidence Based Medecine (EBM).

Ce qu'il faut retenir

La médecine intégrative repose sur une combinaison de pratiques conventionnelles et complémentaires pour offrir un soin global et personnalisé :

  1. Médecine allopathique : indispensable dans les urgences et maladies graves, elle traite souvent le symptôme efficacement et rapidement.

  2. Approches complémentaires principales : acupuncture, homéopathie, phytothérapie et aromathérapie.

  3. Nutrition et micronutrition : diététique personnalisée, compléments alimentaires (probiotiques, vitamine D, magnésium) pour agir sur le terrain et prévenir.

  4. Approches physiques et mécaniques : ostéopathie, chiropratique, fasciathérapie, podologie, yoga, Tai Chi, Qi Gong, Pilates, kinésithérapie.

  5. Approches psychologiques et émotionnelles : TCC, EMDR, hypnose, sophrologie, méditation, cohérence cardiaque, art-thérapie, musicothérapie, biofeedback.

  6. Approches énergétiques : kinésiologie, reiki, magnétisme, shiatsu, biorésonance.

  7. Médecines traditionnelles globales : médecine traditionnelle chinoise, ayurvédique, naturopathie.

Ces approches permettent de traiter le patient dans sa globalité, d’optimiser l’efficacité des soins et de réduire les effets secondaires des traitements conventionnels, tout en favorisant la prévention et le bien-être global.

Pour aller plus loin

Ces conseils n’ont pas vocation à remplacer une consultation médicale. Ils peuvent vous aider à mieux dialoguer avec votre médecin afin de faciliter le diagnostic et les choix thérapeutiques.

 Ils peuvent éventuellement vous permettre d’attendre le rendez-vous avec votre médecin si les délais sont un peu longs.