Les nitrates et nitrites augmentent le risque de cancer !
Cela fait des décennies que les études le laissaient penser et je l’ai déjà écrit dans mon dictionnaire de la diététique en 1996 : les nitrates et nitrites sont des adjuvants alimentaires à risque et augmentent le risque de cancer, en particulier au niveau du colon.
C’est enfin reconnu officiellement (1). Mieux vaut tard que jamais me direz-vous, mais combien de personnes ont été malades et sont peut-être mortes sans savoir que les aliments qu’ils achetaient en toute confiance au supermarché étaient en train d’altérer leur santé ?
Un scandale sanitaire de plus à cause des lobbys qui influencent les experts et les agences de santé pendant que le gouvernement ou les médias regardent ailleurs ou font semblant de ne pas voir le problème !
Sans parler du déversement de ces molécules dans les eaux « potables » !
Car nous savons depuis bien longtemps que les nitrites et les nitrates ingérés par les aliments et l’eau engendrent la formation de composés nitrosés dont certains sont cancérogènes et génotoxiques pour l’être humain.
Après analyse de plusieurs publications scientifiques en cancérologie, l’Anses (Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du travail) a enfin rendu un rapport qui confirme l’existence d’une association entre risque de cancer colorectal et exposition aux nitrites et nitrates via :
- la consommation de viande transformée (en particulier le jambon et d’autres charcuteries)
- la consommation d’eau (dites potable et pourtant contenant des nitrates !)
Les nitrites de sodium sont, entre autres, des conservateurs qui donnent au jambon sa couleur rose et préviennent la formation de bactéries toxiques. Ils sont présents dans 75 % de la charcuterie vendue dans la grande distribution même si certains fabricants ont commencé à les supprimer depuis quelque temps.
Plus l’exposition à ces composés est élevée, plus le risque de cancer colorectal est élevé, souligne l’Anses. L’agence précise également que d’autres cancers sont suspectés même si les données disponibles à ce jour ne sont pas en mesure de conclure à l’existence d’un lien de causalité.
Je rappelle que c’est ce que disait cette même agence sur le cancer du côlon il y a quelques années en affirmant que le lien n’était pas prouvé alors que les études étaient déjà très claires !
Les treize chercheurs (toxicologues, épidémiologistes, microbiologistes…) de l’agence confirment donc l’existence d’un risque sérieux et préconisent « de réduire l’exposition de la population par des mesures volontaristes en limitant l’exposition par voie alimentaire« (2).
Mais pour l’heure aucune mesure contraignante pour les industriels n’est envisagée. Ils peuvent continuer à utiliser les nitrites de potassium et de sodium (E249, E250) et les nitrates de sodium et de potassium (E251, E252) en tant qu’additifs alimentaires pour leurs propriétés antimicrobiennes dans les charcuteries et les viandes transformées !
Donc c’est à vous de vous méfier, de lire les étiquettes et de ne plus consommer les aliments qui en contiennent. Les industriels finiront bien par les éliminer. Et là ce sera encore au consommateur de se méfier et de vérifier par quels autres additifs ils les auront remplacés. On a déjà vu ça pour le Bisphénol A qui a été hypocritement remplacé par le Bisphénol B presque autant toxique ou encore les Parabens remplacés par le Phenoxyethanol à peine moins mauvais.
Si on interroge l’Anses au sujet des nitrites, elle nous répond de façon tout aussi hypocrite qu’en France, près de 99% de la population ne dépasse pas les doses journalières admissibles.
Sauf que ces doses journalières non « toxiques » ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Mais ce « détail » n’est jamais pris en compte.
Un autre élément bien pire encore est systématiquement passé sous silence : l’effet cocktail. En effet, la dose « admissible » de nitrates ou nitrites est calculée en considérant que c’est la seule molécule cancérigène ingérée. Or c’est évidemment totalement faux dans la vraie vie où nous sommes potentiellement en contact avec bien d’autres molécules toxiques à commencer par la cuisson à haute température qui augmente le risque de cancer du côlon (en particulier le barbecue). Et comme par hasard, ce sont justement les viandes transformées cuites à haute température qui ont montré le plus grand risque de cancer.
Les doses de nitrates ou nitrites admissibles devraient donc prendre en considération cet effet « cumulatif » toujours oublié par nos chères agences de santé et par nos formidables experts qui semblent croire que la population vit dans une éprouvette !
Heureusement, l’Anses préconise quand même une réduction de l’ajout de nitrates et de nitrites dans les charcuteries « aussi bas que raisonnablement possible » à la condition de prendre des mesures permettant de maîtriser le risque de contamination par des bactéries à l’origine de maladies comme la salmonellose, la listériose ou le botulisme.
Selon l’Anses, la réduction des nitrites dans le jambon cuit, par exemple, pourrait impliquer un raccourcissement de la date limite de consommation. L’Anses recommande enfin aux consommateurs de limiter leur consommation de charcuterie à 150 grammes par semaine tout en ayant une alimentation variée et équilibrée avec au moins cinq portions de fruits et légumes par jour.
On aurait aimé des décisions et des recommandations un peu plus contraignantes pour les industriels, mais on devra se contenter de ça. En espérant que le gouvernement mettra en place une véritable communication autour de cet avis de l’ANSES pour que la population soit correctement informée des risques quand elle fait ses courses !
1 – https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/284445-la-securite-alimentaire-en-dix-questions
2- https://www.anses.fr/fr/content/r%C3%A9duire-l%E2%80%99exposition-aux-nitrites-et-aux-nitrates-dans-l%E2%80%99alimentation