Laryngite aiguë de l’enfant

Connaître et Comprendre

Par le Dr Pierre Popowski – Pédiatre homéopathe

définitions

La laryngite aiguë, appelée « faux croup » chez les enfants de moins de 5 ans surtout dans les pays Anglo – Saxons, est une infection virale touchant plus souvent les garçons, provoquant une inflammation affectant principalement le larynx et les cordes vocales.

Origine du schéma : https://www.ameli.fr

Elle touche le plus souvent la partie supérieure des voies respiratoires, s’exprimant essentiellement par une toux rauque appelée « laryngite striduleuse », créée par l’inflammation sus – glottique. 

Mais la laryngite peut aussi provoquer la formation d’une inflammation de la partie basse, sous – glottique, du larynx, entraînant un œdème touchant les cordes vocales, expliquant la toux rauque et l’aphonie. C’est cette forme œdémateuse sous – glottique de laryngite, heureusement rare, qui fait potentiellement la gravité de cette maladie aiguë.

LES CAUSES

Divers virus peuvent être en cause, mais les virus para influenzae de type 1 sont les pathogènes les plus fréquents. 

Des causes moins fréquentes sont le virus respiratoire Syncytial (VRS) et les virus influenza A et B, suivis, par ordre de fréquence, des adénovirus, des entérovirus, des rhinovirus, du virus de la rougeole (Paramyxovirus) et de Mycoplasma pneumoniae. 

Les épidémies saisonnières sont fréquentes. Les cas liés au virus para-influenza tendent à se manifester à l’automne, ceux provoqués par le virus respiratoire Syncytial (VRS) et les virus grippaux ont tendance à se produire plutôt en hiver et au printemps. La contagion a habituellement lieu par l’air ou par contact avec les sécrétions infectées.

Transmission

La laryngite se transmet par contact direct ou indirect avec une personne infectée : par contact avec les gouttelettes en suspension dans l’air laissées par la toux ou les éternuements, par contact avec les mains de la personne ou par contact avec les objets qu’elle a touchés.

Les symptômes de la laryngite

Dans un contexte de rhinopharyngite banale, souvent modérément fébrile, apparition brutale et nocturne (entre minuit et 3 heures du matin) d’une gêne respiratoire appelée « Brady orthopnée inspiratoire », terme qui correspond à une gêne respiratoire en position allongée, qui survient en particulier la nuit, obligeant le patient à rester assis ou debout.


Celle – ci est accompagnée d’une toux sèche, rauque, bitonale, ressemblant au cri d’un phoque ou à l’aboiement d’un chien. Cette toux est associée à une voix plus rauque ou éteinte. 

L’épisode cède spontanément (ou avec un sirop quelconque donné par les parents)

Il peut y avoir plusieurs épisodes dans la même nuit, alors qu’entre les accès il n’existe ni gêne, ni essoufflement.

Évolution

La laryngite de l’enfant guérit très rapidement, en quelques jours. L’enfant peut retourner en collectivité dès qu’il va mieux.

 

En cas de récidive, il faut rechercher un facteur favorisant : organique, allergique, infectieux (sinus, amygdale) ou un reflux gastro-œsophagien. 

 

Les formes graves de la laryngite de l’enfant sont rares et se traduisent par l’apparition de signes de détresse respiratoire : grande difficulté à respirer, coloration bleutée des téguments, (cyanose), tachycardie… Elles sont plus fréquentes avant l’âge de 6 mois et un bilan peut être nécessaire (laryngoscopie) pour rechercher une autre cause aux difficultés respiratoires.

 

La laryngite de l’enfant se complique rarement d’une surinfection bactérienne, suspectée devant une fièvre élevée persistante, une toux prolongée qui s’aggrave. La surinfection peut s’étendre aux bronches et aux poumons (pneumonie) et nécessiter un traitement antibiotique.

L’essentiel est d’évaluer la situation et d’estimer l’opportunité de consulter le médecin qui peut décider d’hospitaliser l’enfant suivant la situation. Voici différents critères qui vont guider le médecin dans l’évaluation de la situation : 

 

  • Estimer la gravité : Signes de lutte ou au contraire d’épuisement, cyanose, altération de la conscience, sueurs, hypotonie, etc… 
  • Eliminer une épiglottite, une bronchiolite, un asthme 

  • Evoquer un corps étranger en l’absence de fièvre

  • Pratiquer l’examen clinique « en douceur », car le risque d’aggravation brutale est toujours présent.

 

Pour aller plus loin, reportez-vous aux fiches :

Ces conseils n’ont pas vocation à remplacer une consultation médicale. Ils peuvent vous aider à mieux dialoguer avec votre médecin afin de faciliter le diagnostic et les choix thérapeutiques.

 Ils peuvent éventuellement vous permettre d’attendre le rendez-vous avec votre médecin si les délais sont un peu longs.