Ménopause et immunité : le traitement hormonal augmente-t-il le risque de maladies auto-immunes ?
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) est couramment prescrit pour soulager les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil ou encore la sécheresse vaginale. Mais une nouvelle étude interroge son rôle dans le développement de certaines maladies auto-immunes chez la femme, notamment le lupus érythémateux systémique (LES) et la sclérodermie systémique (SS).
🧬 Ces deux maladies, bien que rares, touchent majoritairement les femmes, ce qui laisse penser que les hormones féminines peuvent jouer un rôle déclencheur. En effet, après la ménopause, l’écart entre les sexes dans le développement de ces pathologies se réduit significativement.
Une grande étude suédoise pour y voir plus clair
Entre 2009 et 2019, des chercheurs suédois ont analysé les données de 943 femmes atteintes de lupus et de 733 atteintes de sclérodermie. Ces patientes ont été comparées à des femmes en bonne santé pour mesurer l’impact du THM.
Résultats : des risques accrus selon le type de THM
Les femmes utilisant un THM présentaient un risque accru de :
- 30 % pour le lupus
- 40 % pour la sclérodermie
Les risques grimpaient encore davantage pour celles combinant traitements hormonaux systémiques et locaux :
- +90 % pour le lupus
- +80 % pour la sclérodermie
Les femmes ayant commencé un THM entre 46 et 50 ans étaient particulièrement concernées, avec un risque doublé de développer un lupus.
En résumé : Plus le THM est précoce et combiné, plus le risque de développer une maladie auto-immune augmente.
Ce qu’il faut retenir
- Le THM pourrait augmenter le risque de développer un lupus ou une sclérodermie, en particulier chez les femmes le débutant avant 50 ans.
- L’utilisation combinée de traitements hormonaux locaux et systémiques semble la plus à risque.
- Ces résultats doivent inciter à une discussion éclairée entre médecin et patiente, avant toute prescription de THM.
🩺 Avant de commencer un traitement hormonal, il est essentiel de peser les bénéfices attendus et les risques potentiels, surtout en présence d’antécédents familiaux ou de symptômes évocateurs d’affections auto-immunes.
- Patasova K et al. Menopausal hormone therapy and the risk of systemic lupus erythematosus and systemic sclerosis: a population-based nested case-control study.
- Le THM augmente-t-il le risque de maladie auto-immune ? – Univadis – 14 mars 2025.